Secrets d'Atelier (Montreux)

A deux pas du torrent de la Baye, dans la vieille ville de Montreux, une modeste boutique s’offre aux regards intrigués des passants. Derrière la

vitre, du bois patiné, des brosses, des pigments, des pots, des flacons et des étiquettes au charme désuet donnent envie de pousser la porte. Le nom de la boutique aussi – Secrets d’Atelier – titille la curiosité. Tout sourire, Anne Lamoureux nous accueille entre des empilements de cires àl’ancienne et des huiles couleur miel. C’est ici et sur les marchés qu’elle vend les préparations naturelles dont elle a patiemment élaboré les recettes: des produits destinés à soigner le bois, nourrir le cuir, patiner les murs et embellir son quotidien.Pour y remédier, elle élabore il y a quinze ans son propre produit à l’huile de lin, sans solvant toxique, qu’elle offre aux clients qui lui achètent un meuble.

De fil en aiguille, Anne Lamoureux teste et adapte d’autres recettes, puisées entre autres dans les ouvrages de l’atelier de la reine, sous Louis XVI. «J’utilise les matières nobles d’autrefois, comme la cire d’abeille,la carnauba, une cire issue des feuilles d’un arbre du nord-est du Brésil, et le vernis tiré de cocons d’insectes éclos, mais j’ai supprimé les siccatifs et remplacé les hydrocarbures et la térébenthine, naturelle mais potentiellement allergène et polluant des eaux, par des solvants innovants à base d’alcool fin ou d’ester d’acides gras», précise-t-elle.

En 2007, elle crée son entreprise et ouvre sa boutique, qui propose désormais une vaste gamme allant de la cire à bois aux huiles pour parquet, en passant par la cire murale, le vernis naturel, le baume pour cuir et les pigments de terres naturelles.

Principalement composée de particuliers en quête de produits sains et de bons conseils, sa clientèle s’étoffe aussi d’artisans soucieux de répondre aux exigences écologiques des propriétaires. «Les gens sont aujourd’hui beaucoup mieux informés et plébiscitent les produits naturels de qualité. Mais je rends toujours attentif au fait que leur mise en œuvre et leur séchage sont plus longs que pour les produits conventionnels. Il faut simplement arrêter d’être pressé!»